Inondations : Détresse à Bakel

Inondations : Détresse à Bakel

Avec deux béliers à bord, un homme se déplace entre les habitations à l’aide d’une pirogue. Il jette un regard sur les terrasses des maisons où certaines personnes, fuyant les eaux, ont pris place. Dans un autre endroit, des hommes sont en train de sauver des vivres. Le niveau des eaux atteint leurs genoux. Ils

Avec deux béliers à bord, un homme se déplace entre les habitations à l’aide d’une pirogue. Il jette un regard sur les terrasses des maisons où certaines personnes, fuyant les eaux, ont pris place. Dans un autre endroit, des hommes sont en train de sauver des vivres. Le niveau des eaux atteint leurs genoux. Ils laissent derrière eux des matelas et des ustensiles de cuisine dans une maison remplie d’eau. Ici, en voyant une pirogue remplie de personnes abandonnant leurs domiciles, un homme implore Dieu «Allah Akbar !». Des photos et vidéos provenant de Bakel, précisément de la commune de Diawara, transmises à WalfQuotidien, sont angoissantes. Elles montrent des populations désemparées, qui cherchent à tout prix, à sauver ce qui peut l’être. Cheikh Top, professeur de philosophie au lycée de

Diawara décrit, au téléphone, la situation: «Les conséquences pour les populations locales sont dramatiques.

Les terres agricoles sont englouties, des habitations sont déjà endommagées et les infrastructures essentielles, comme les écoles, sont devenues inaccessibles.

Les enseignants, coincés dans leurs domiciles, ne peuvent plus se rendre à leurs établissements, suspendant ainsi toute activité éducative. Cette situation risque de compromettre sérieusement l’avenir des élèves du département, privés d’éducation en raison de cette catastrophe».

Depuis quelques jours, des opérations de lâcher d’eau se déroulent au barrage de Manantali.

Selon le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, ces manœuvres conduites par la Société d’exploitation de Manantali et de Félou (Semaf) permettent d’éviter la submersion des digues du barrage. «Avec ce procédé, il y a de réels risques de pic au niveau de certaines stations du bassin, notamment à Bakel, surtout qu’au même moment, il est enregistré des débits très importants (3600 mÑ/s) du Bafing à la station de Dakka-Saidou, en amont du barrage de Manantali», a précisé le ministère dans un communiqué.

Ecoles transformées en abris de sinistrés

Mais, la vitesse de la montée des eaux risque d’aller au-delà de ce que les autorités prévoient, selon Cheikh Top. «Si cette montée des eaux continue à cette vitesse, d’ici le 18 octobre, des milliers de personnes seront forcées de quitter leurs foyers. Le niveau de l’eau monte inexorablement, menaçant d’engloutir complètement des villages entiers. Les populations n’ont d’autre choix que de se préparer à des évacuations d’urgence pour fuir la montée des flots, abandonnant derrière elles leurs maisons, leurs biens, et leurs moyens de subsistance», indique le professeur de Philosophie. L’enseignant ajoute que le niveau de l’eau a atteint près de 1,5 mètre à certains endroits de la commune de Diawara, à quelque 18 kilomètres de Bakel, sa voisine. L’école 3 faisant des quatre écoles élémentaires, est envahie par les eaux. Les trois autres ainsi que le lycée et le collège d’enseignement moyen servent d’abris aux familles sinistrées.

Les domiciles du maire et du proviseur du lycée sont remplis d’eau.

L’électricité n’est presque plus distribuée, l’eau potable commence à se faire rare. De nombreux commerces n’ont pas fonctionné depuis plus de trois jours.

En tournée lundi dernier dans la zone, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-

Baptiste Tine, avait annoncé que des convois de vivres seront acheminés à Bakel, dans la région de Tambacounda (est), pour venir en aide aux populations victimes de la montée des eaux du fleuve Sénégal.

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