Ce lundi, l’armée israélienne a annoncé que 222 personnes avaient été capturées par les membres du mouvement islamiste palestinien, soit le chiffre le plus haut donné depuis les attaques du 7 octobre. Dans ce conflit, le Hamas dispose d’avantages aussi bien tactiques que stratégiques face à l’armée israélienne. « D’abord, le Hamas connaît parfaitement le terrain, et
Ce lundi, l’armée israélienne a annoncé que 222 personnes avaient été capturées par les membres du mouvement islamiste palestinien, soit le chiffre le plus haut donné depuis les attaques du 7 octobre. Dans ce conflit, le Hamas dispose d’avantages aussi bien tactiques que stratégiques face à l’armée israélienne.
« D’abord, le Hamas connaît parfaitement le terrain, et il est dans un combat asymétrique dans lequel tous les coins de rue vont devenir un piège pour Tsahal. Il y a quasiment 5 niveaux de tunnel, on appelle ça le métro à Gaza. Donc, ça veut dire que ces tunnels, ça permet par exemple de contourner les forces israéliennes et de les attaquer par-derrière. Ça permet également de faire sauter des tunnels sous les dispositifs israéliens. Donc, vous voyez que c’est un piège dans lequel Tsahal risque de s’engluer », explique le général Dominique Trinquand, ancien chef de la Mission militaire française auprès de l’ONU, au micro de Jelena Tomic.
Le deuxième atout pour le Hamas, explique le spécialiste des relations internationales, « c’est de disposer d’otages, et de deux sortes d’otages : les otages qu’il est allé chercher en Israël, et pour lesquels il va les utiliser de façon à tenir un petit peu la réaction israélienne à sa portée. La deuxième sorte d’otages sont les Gazaouis, et comme Israël continue à bombarder, le Hamas utilise cette arme-là pour lever la rue arabe et le monde globalement, en accusant Israël. Et petit à petit, les populations mondiales oublient ce qui s’est passé le 7 octobre ». « Il y a des avantages tactiques du Hamas sur le terrain, il y a des avantages beaucoup plus stratégiques en utilisant les otages comme une monnaie d’échange, ou comme une caisse de résonance médiatique », explique le général Dominique Trinquand.
Pas d’opération avec l’ensemble des forces
Israël a mené la nuit dernière des incursions terrestres localisées dans la bande de Gaza, reportant de facto une offensive terrestre d’envergure. Quelle est la stratégie poursuivie par l’armée israélienne dans sa guerre contre le Hamas ? « Il y a une action majeure avec l’ensemble des forces qui attaquent, qui détruisent, voire qui occupent à la fin, mais l’occupation, les Américains ont dit dès le départ qu’il n’en était pas question. L’autre mode d’action, ce sont des forces spéciales, mais aussi des incursions plus musclées, plus importantes aux endroits où les forces spéciales ont repéré qu’il y avait un objectif à atteindre. Il n’y aura probablement pas une opération majeure avec l’ensemble des forces sur la bande de Gaza », décrypte le général Dominique Trinquand.
Pour l’ancien chef de la Mission militaire française auprès de l’ONU, spécialiste des relations internationales, « les Israéliens se doutent qu’il va y avoir beaucoup de pertes dans une opération terrestre ».« Le Hamas se prépare depuis longtemps à cette opération, il connait parfaitement le terrain, il a miné, il y a beaucoup d’obstacles donc ça va être très difficile pour l’armée israélienne. Donc, il faut monter une opération en faisant la balance des avantages, des inconvénients et des risques. Et je pense que les avantages, les inconvénients, c’est d’avoir des opérations extrêmement ciblées en se méfiant de ne pas avoir trop de pertes, de façon à ne pas avoir le sentiment d’un enlisement – c’est-à-dire des objectifs qui ne sont pas à la hauteur de ce qu’on attend – et surtout des pertes israéliennes croissantes. Ce qui conduirait de facto à un cri de victoire de la part du Hamas. »
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